Press "Enter" to skip to content

Nimrod – Bloc B

01

Vue globale du camp depuis la place centrale. Les poteaux électriques venaient juste d’être installés, fournissant de l’électricité quelques heures par jour aux quelque 3000 habitants

02

Déjà pendant le printemps les températures pendant la journée frisent les 40 degrés, ici des hommes se mettent à l’ombre et tuent le temps. Comme le camp est situé à une heure de route de Mossoul, le travail se fait rare et la majorité des familles dépendent de l’aide humanitaire pour survivre.

03

La majorité des familles ont perdu leurs papiers pendant les combats et les enfants ne peuvent plus aller à l’école publique sans papiers d’identité. Une ONG propose des activités pendant quelques heures par jour, mais la plupart des enfants s’occupent dehors dans le camp.

04

Un marché a vu le jour dans le camp et permet la fourniture de biens de première nécessité pour les familles pouvant se le permettre.

05

Quelques échoppes se sont aussi montées permettant de générer un petit revenu à quelques habitants ayant pu investir dans des équipements, comme ici un salon de coiffure.

06

Un autre habitant a apporté un billard d’une ville des alentours, permettant pour quelques dinars de faire une partie entre amis

07

L’électricité n’étant disponible que durant quelques heures par jour, la livraison de glace est nécessaire à la conservaion des denrées périssables, notamment lorsque les grandes chaleurs débutent dans la région vers le mois d’avril.

08

Les tentes sont organisées en blocs avec des sanitaires assignés. Dans le camp de Nimroud, 4 grands blocs structurent le camp, comme des quartiers dans une ville.

09

Durant la journée, la température dans les tentes est étouffante, mais la plupart des habitants s’y réfugient pour se protéger contre le soleil et faire la sieste durant les heures les plus chaudes de la journée.

10

Il n’y a pas d’eau courante dans les tentes, et elle doit pouvoir être stockée pour les besoins quotidiens. En Irak, environ 50 litres d’eau sont consommés en moyenne par personne et par jour.

11

Une ONG est responsable de l’approvisionnement en eau et de l’entretien des installations sanitaires. Chaque bloc du camp dispose de plusieurs points d’eau potable disponibles sur des bornes publiques, accessibles uniquement à certaines heures de la journée afin de limiter la consommation et le gaspillage en eau.

12

Certaines familles disposent de filtres artisanaux afin d’éliminer le goût de l’eau qui est chlorée car culturellement le goût du chlore n’est pas apprécié.

13

Un habitant du camp fait sa toilette dans une salle de bain improvisée. C’est un vétéran de la guerre Iran -Irak, qui a été blessé durant le conflit mais l’Etat irakien a cessé de lui verser une pension d’invalidité.

14

Une mère de famille prépare le pain traditionnel pour sa famille qu’elle va cuire dans des fours à bois publiques situé dans le camp. Le bois qui sert de combustible se faisant de plus en plus rare, du plastique est bien souvent utilisé à la place.

15

Des fours à gaz privatifs sont aussi utilisés mais sont rares car chers à l’achat et à l’utilisation.

16

La cuisine est généralement commune à plusieurs familles, aménagée dans une tente, pour mutualiser l’espace et le coût.

17

Les femmes et les enfants mangent généralement après les hommes, les repas quotidiens sont à base de riz et de lentilles. La viande est chère et difficile à stoker notamment pendant les grandes chaleurs.

18

Repas de rupture du jeûne pendant le mois de Ramadan, où les hommes mangent entre eux.

19

Des jeunes filles se mettent du henné sur les mains afin de célébrer la fin du Ramadan.

20

Les hommes se retrouvent dehors à chanter des chansons traditionnelles de leur village. La plupart des Turkmènes du camp sont originaires de la région de Tal Afar et ont été déplacés de camp en camp pendant et après les combats contre l’Etat islamique.

image photographes

Les quatre personnes ayant participé à la réalisation de ce projet posent devant l’objectif avec leur photographie préférée. Elles ont préféré rester anonymes par mesure de sécurité. Ce sujet leur est dédié ainsi qu’à tous les habitants du camp.

previous arrow
next arrow
01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
image photographes
previous arrow
next arrow

Le camp Nimrod était situé à environ 40 km au sud de Mossoul, en Irak, à côté de l’ancienne capitale de l’empire assyrien qui a été détruite par ISIS. Après avoir compté plus de 3 500 personnes lors de son ouverture le 28 août 2017, la majorité de ses occupants étaient des Turkmènes de la région de Tel Afar, région où le soutien d’ISIS était assez fort . Lors de la libération de Mossoul en 2017, les Turkmènes ont été mis de côté dans ce camp car ils étaient toujours soupçonnés d’être affiliés à ISIS d’une manière ou d’une autre.

L’objectif de ce projet était de montrer à quoi peut ressembler une vie “normale” dans une situation qui ne l’est pas – la vie dans un camp – mais à travers les yeux de ses occupants, du plus large et du plus “public” au plus intime. Quatre personnes – Mohammed, un ancien policier, Ahmed, un journalier, Taleb, un ancien soldat, et Umm Jamal, une veuve avec quatre enfants – vivant dans le camp de Nimrod sur le bloc B, ont accepté de prendre des photos de leur vie quotidienne avec des appareils jetables.

Ils ont tous en commun la vie sous ISIS, le transit par le camp de Hamam al Ali (camp de filtrage dans lequel les contrôles d’identité et les éventuelles affiliations étaient effectués) puis l’arrivée au camp de Nimrod, qui est désormais une ville fantôme depuis septembre 2019 date à laquelle le gouvernement en a décidé sa fermeture.

Les nouveaux réseaux de clientélisme qui se mettent en place dans cette ère post ISIS ne permettent pas à la plupart des anciens fonctionnaires de retrouver leur place, les travailleurs journaliers souffrent de la détérioration totale des activités économiques, d’une part à cause du conflit et d’autre part, liée aux problèmes économiques de l’Irak post-Saddam. Certains quittent un camp pour un autre, si possible du côté kurde, pensant que l’affiliation à ISIS dont ils sont soupçonnés sera moins difficile à vivre du côté kurde. Certains sont arrêtés, souvent par dénonciation, d’autres n’ont rien à se reprocher et ne voient tout simplement plus où aller.